LES AGAPORNIS
9. Agapornis
personatus Reichenow 1887
Cette espèce
d'agapornis, très populaire, a été découverte en 1877 par le Dr. G. A. Fischer
et décrite en 1887 par Reichenow. En 1925, les premiers exemplaires partaient
vers les USA. Deux ans plus tard, ils étaient importés en Europe pour la
première fois. Le premier élevage connu dans le monde date
de 1926 et porte le nom de K. V. Painter,
Il n'y a pas de
sous-espèces.
Habitat
Le nord de la
Tanzanie, du lac Manyara en direction du sud jusqu'a la région montagneuse
d'Iringa. Dispersées par l'homme autour de Dar es Salam et Tanga, Nairobi et
Mombasa et selon des informations de Fry, Keith et Urban (1988), des formes
bâtardes de l'agapornis fischeri ont été aperçues dans ces régions.
Description de l'espèce Agapornis personatus
Format 14,5 cm.
Mâle et femelle:
La tête, les joues et le menton sont noir profond
sur l'arrière de la tête se transformant en brun olive terne. Tout autour du
cou, de l'avant jusqu'en haut de la poitrine, court un col jaune profond. Chez
de nombreux oiseaux, nous voyons souvent à l'intersection des couleurs de
l'arrière de la tête - cou et bavette - poitrine, une zone étroite de
transition. (Dans le standard des couleurs des agapornis de différentes
associations ornithologiques, cette zone de transition orange n'est pas
autorisée).
La couleur
générale du corps est verte; la couverture et le manteau sont vert gazon foncé. Le plumage de la couverture donne
l'impression d'être martelé. Dans la courbe de l'aile se trouve une fine rangée
de plumes jaunes. La partie inférieure de la poitrine, le ventre, les flancs et
la région anale sont vert jaunâtre. Les grandes rémiges sont gris foncé,
teintées à l’extérieur; sous l'aile, les plumes de couverture sont bleu grisâtre
et vertes.
Le croupion
montre du mauve sur un fond de couleur verte. Les plumes supérieures de
couverture de la queue sont mauves sur fond vert; les caudales inférieures sont
vert jaunâtre. Les rectrices presque totalement recouvertes par les sus et sous
caudales sont vertes; sur les rectrices secondaires se trouve à partir de la
base un dessin transversal orange jaune – noir; les pointes de la queue sont vert
pâle. Le bec est rouge avec à sa base une petite bande blanche. Les yeux sont brun
foncé, entourés d'un cercle blanc de peau. Les pattes sont grises; les
ongles gris foncés.
Biotope
L'Agapornis personatus est un habitant
d'herbages où poussent parcimonieusement des acacias, des baobabs et des
fourrés. La nourriture consiste surtout en graines d'herbes et baies de sorte
qu'ils passent une grande partie de la journée sur le sol. Leur habitat
présente beaucoup de ressemblance avec celui de l'Agapornis fischeri. L'époque de la couvaison tombe entre mars et
août. Ils couvent généralement dans des cavités de baobabs. On trouve également
des couvées dans des vieux nids d'hirondelles et dans les endroits défrichés,
dans des cavités de constructions. La construction du nid est tout à fait
analogue à celle du fischeri.
Importance du
nid: 4 - 6 oeufs.
Après la
couvaison, les personata forment de grands groupes qui tourbillonnent ensemble.
Logement et soins
Bien que dans certains domaines, les personata soient
un peu moins robustes que les fischeri, à condition qu'ils puissent disposer
d'un abri de nuit à l'abri du gel, ils peuvent passer toute l'année à
l'extérieur. Heureusement, nous pouvons disposer d'oiseaux élevés en captivité,
supportant notre climat. Les importations du milieu sauvage ne sont d'ailleurs plus autorisées depuis le 15 décembre 1997.
L'infériorité de
cette espèce par rapport au fischeri existe surtout sur le plan psychique. Les
personata et en particulier les formes issues de mutations sont surtout
sensibles au stress. Des tensions provoquées par une manipulation maladroite
ont provoqué la mort de plus d'un personatus. Si nous devons attraper ces
oiseaux, nous devons éviter de les poursuivre inutilement. En outre, nous
devons éviter de les tenir en main plus que le temps strictement nécessaire. Une
propriété favorable du personatus est qu'il est généralement remarquablement
moins agressif que le fischeri.
Bien qu'il faille
toujours héberger les agapornis par couples, on peut garder ensemble plusieurs
couples de personata dans une volière spacieuse à condition que l'on mette à
leur disposition suffisamment de nichoirs au moins deux par couple d'élevage.
Il est préférable de détenir les couples de
personata dans des cages d’élevage ou dans des petites volières. En ce qui
concerne l'alimentation, je renvoie au chapitre consacré à ce sujet.
Élevage
Comme matériau de
construction du nid, les personata donnent la préférence à l'écorce de branches
de saule, mais les fins rameaux eux-mêmes ainsi que les feuilles sont également
utilisés pour le nid. Le matériau de construction du nid est apporté avec le
bec par la femelle. La construction du nid commence par la construction du
fond. Ensuite le devant est construit, puis le plafond et la partie arrière.
Enfin, le creux du nid est garni de petits fragments d'écorces déchiquetées. Nous
remarquons ce comportement chez tous les agapornis du groupe à "cercle
oculaire blanc".
Les oeufs sont pondus
tous les deux jours; de 3 à 6 oeufs, habituellement 5 à 6. Généralement, la
couvaison débute après la ponte du deuxième oeuf. La femelle est seule à couver
et ne quitte le nid que sporadiquement; durée de couvaison: 22 jours. Le mâle
nourrit la femelle au nid. La nuit le mâle tient compagnie à la femelle au nid,
en journée rarement.
Lorsque les
jeunes éclosent, ils sont recouverts d'un duvet rouge orange qui devient gris foncé
au fur et à mesure de leur croissance. A l'âge de 9 jours environ, les jeunes
peuvent être bagués; mesure de la bague
La mue des jeunes
débute à un âge d'environ 3 mois et peut être observée durant un à quatre mois. Pendant cette
période, les oiseaux sont plus sensibles à toutes sortes d'affections. Le mieux
est d'héberger les jeunes oiseaux durant cette période dans une volière
intérieure.
Mutations
La plus connue
des formes de mutations de cette espèce d'agapornis est indubitablement la
forme bleue (bleu ciel). Cette forme qui date déjà de
La mutation bleue
se transmet de façon autosomique et est récessive par rapport à la couleur
naturelle. Le facteur héréditaire de cette mutation est indiqué par le symbole bl. Le symbole pour la couleur sauvage
originale est bl+.
Description du
bleu (autrefois: bleu ciel)
La tête, les
joues et le menton sont noir terne. Le col qui s'étend jusque sur la partie
supérieure de la poitrine est blanc. Le manteau et la couverture sont bleu ciel
foncé. Le dessous de la poitrine, le ventre, les flancs et la région anale sont
bleu ciel. Dans la courbe de l'aile, se trouve une étroite bande blanche. Les rémiges
sont gris foncé, teintées de bleu à l’extérieur.
Le croupion est
violet. Les caudales supérieures sont violet se transformant
en bleu ciel foncé; les caudales inférieures sont bleu ciel. Les grandes rémiges
sont bleues. Les rémiges secondaires montrent, à partir de la base un dessin transversal
blanc – noir, les pointes de la queue sont bleu ciel foncé. Le bec est
de couleur corne. L'ensemble ressemble à la forme sauvage.
Pastel
Dans la forme
pastel, il est question d'une réduction de la mélanine dans le plumage
d'environ 50%. La forme pastel se transmet de façon autosomique et est
récessive vis-à-vis de la couleur sauvage. Le facteur héréditaire qui est
responsable de cette mutation est indiqué par le symbole apa (allèle multiple de a). Le symbole pour la couleur sauvage originale
(lisez : non muté) est a+.
Description du
pastel vert (vert clair)
Le front et la
bavette sont rouge orange; l'arrière de la tête et les joues sont orange jaune avec
une légère teinte olive brunâtre qui se transforme progressivement en jaune au niveau
du cou. Le manteau et la couverture sont vert clair olivâtre. Le dessous de la
poitrine, le ventre, les flancs et la région anale sont
jaune vert. Les grandes rémiges sont grises avec des extrémités jaunes ternes. Le croupion est jaune olive avec un voile
quelque peu bleuâtre. La couleur des caudales supérieures de même que celle du
croupion se transforme en vert clair olive ; les caudales inférieures sont
jaune vert. Les rectrices sont vert clair olivâtre, les rectrices secondaires montrent,
à partir de la base, un dessin transversal
orange jaune – gris et des extrémités jaune vert. Les pattes varient du gris
clair à la couleur chair; les ongles varient du gris clair à la couleur corne.
L'ensemble ressemble à la forme sauvage.
Dilué (autrefois: suffusion)
La forme de
mutation diluée est aussi bien connue.
Chez le « dilué » (dilute),
la réduction de la mélanine est d'environ 90%.
La mutation «
dilué » est génétiquement autosomique et récessive vis-à-vis de la
couleur sauvage. Le facteur héréditaire qui est responsable de cette réduction
de melanine est indiqué par le symbole dil.
Le symbole pour la couleur sauvage originale (lisez : non muté) est dil+.
Description du
dilué vert (suffusion vert clair)
Le front et la
bavette sont orange rouge; l'arrière de la tête et les joues sont orange jaune
passant progressivement à la couleur jaune du col. Le manteau et la couverture
sont jaune olive clair; le dessous de la poitrine, le ventre, les flancs et la
région anale sont jaunes couverts d’un voile vert. Les grandes rémiges sont
blanc gris avec des extrémités jaunes ternes. Le
croupion et la couverture supérieure de la queue sont olive jaune clair; les
caudales inférieures sont jaunes couvertes d’un voile vert. Les rectrices
sont jaune vert clair, les rectrices secondaires présentent, à partir de la
base, un dessin transversal orange jaune – gris pale et des extrémités jaune
vert pale. Les pattes sont couleur chair, les ongles, couleur corne. L'ensemble
ressemble à la forme sauvage.
Les facteurs foncés
Tout comme chez
l'Agapornis roseicollis, nous
connaissons diverses nuances foncées des couleurs chez l'Agapornis personatus. A l'exception de la forme sauvage verte, ce
sont les couleurs SFF-vert (vert foncé; international: D-vert) et DFF-vert (olive:
international DD-vert). Ces nuances de couleur sont causées par la structure en
barbe du plumage résultant d'un facteur héréditaire connu sous le nom de
facteur foncé. Le facteur foncé se transmet de façon autosomique et est
dominant par rapport à la forme sauvage. Autrement dit, le facteur foncé est
dominant par rapport à son absence.
Un vert clair ne
peut par conséquent jamais être porteur pour vert foncé ou vert olive. Le
facteur foncé est donc soit visible soit absent.
La forme sauvage du
personatus ne possède pas de facteur foncé, d'où la dénomination de couleur
vert (vert clair). Le personatus SFF-vert (vert foncé ou D-vert) possède un
seul facteur foncé, le DFF-vert (vert olive ou DD-vert) en possède deux.
Grâce au
croisement du facteur foncé, nous connaissons maintenant dans la série bleue en
plus du bleu (bleu ciel), également les teintes SFF-bleu (bleu cobalt ou
D-bleu), donc avec 1 facteur foncé et DFF bleu (mauve ou DD-bleu), donc avec 2
facteurs foncés.
Dans la série pastel: pastel vert (pastel vert clair), pastel SFF-vert
(pastel vert foncé ou pastel Dark green) et pastel DFF-vert (pastel olive ou
pastel Double Dark green), ainsi que pastel bleu (pastel bleu ciel), pastel
SFF-bleu (pastel cobalt ou pastel Dark blue) et pastel DFF-bleu (pastel mauve
ou pastel Double Dark blue). Ainsi que : dilué vert (dilué vert clair), dilué
SFF-vert (dilué vert foncé ou dilute Dark green), dilué DFF-vert (dilué vert
olive ou dilute Double Dark green) et dilué bleu (dilué bleu ciel, dilué
SFF-bleu (dilué cobalt ou dilute Dark blue), dilué DFF bleu (dilué mauve ou
dilute Double Dark blue).
Le simple facteur
foncé en combinaison avec les facteurs bleus et le facteur violet (voir
ci-après) donne comme résultat le violet visible.
Le violet
Cette mutation se
transmet de façon autosomique et est récessive par rapport à la forme sauvage.
Le facteur héréditaire de cette mutation est indiqué par le symbole V. Le symbole pour la couleur sauvage
(lisez : non muté) est V+.
Le facteur violet
cause un changement dans la structure des barbes
du plumage grâce auquel il apporte à la couleur générale du corps, en association
avec le facteur bleu et un simple facteur foncé, une couleur violet profond.
La couleur
violette est causée chez le personata par une combinaison de trois facteurs
héréditaires.
1. Les facteurs
bleus qui empêchent la formation de la psittacine.
2. Un simple facteur foncé qui est responsable de l'exacte profondeur
de la zone spongieuse des plumes.
3. Le facteur
violet qui provoque une agglomération modifiée de mélanine et en même temps une
structure modifiée de la zone
spongieuse.
Le facteur violet
a la plus forte action (effet le plus visible) lorsqu’il est doublement présent.
Le personata bleu
(bleu ciel avec le facteur violet ajouté et le personata SFF-bleu (mauve) avec le
facteur violet ajouté ne sont pas à vrai dire à appeler violets en ce qui
concerne la couleur, mais bien à reconnaître comme tels pour un oeil exercé.
Le bleu à bec rouge
Une toute
nouvelle forme de mutation est celle qui est appelée « bleu à bec rouge ».
Par cette mutation, tout comme chez le personata bleu, le plumage du corps de
couleur verte devient bleu et le plumage jaune devient blanc tandis que la
couleur rouge du bec reste inchangée.
Cette mutation se
transmet de façon autosomique et est récessive vis-à-vis de la couleur sauvage. Le facteur héréditaire du
« bleu à bec rouge » est indiqué par le symbole rbb (rbb = red bill blue).
Le symbole pour la couleur sauvage (lisez : non muté) est rbb+.
Le fallow
Par ailleurs nous
connaissons également chez le personata la mutation appelée « fallow ».
Cette mutation est apparue aux USA. Le fallow n'est - pour autant que je sache
- pas encore disponible en Europe.
Sur une photo que
j'ai eu l'occasion de voir, la tête et le masque paraissent brun;
la couleur générale du corps peut être décrite comme olive jaune. Les rémiges,
de teinte jaune brunâtre. La couleur de l'oeil est rouge.
Le fallow se
transmet de façon autosomique et est récessif vis-à-vis de la couleur sauvage. Le facteur héréditaire du
« fallow » est indiqué par le symbole pf. Le symbole pour la couleur sauvage (lisez : non muté) est pf+.
Autres couleurs
Ces dernières
années, on parle de personata lutino et albino.
En ce concerne
l'apparence, ceci est tout à fait correct, cependant ce ne sont pas des formes
de mutations de personata mais d'Agapornis lilianae.
Par l'effet de
l'hybridation, on a transposé la mutation « ino » du lilianae
vers le personata. Dans le chapitre "Hybrides" je reviendrai sur ce
sujet.
Texte: H.W.J. van der Linden